Électricité photovoltaïque, produire pour consommer ?
Produire de l’électricité photovoltaïque grâce au soleil, pour éclairer et faire fonctionner ses appareils électriques et/ou pour revendre une énergie renouvelable permet de réduire l’impact carbone de son logement. Pour autant, vaut-il mieux consommer directement la production ou la revendre pour que ces panneaux soient aussi un bon placement financier ?
Malgré les idées préconçues, l’énergie solaire est rentable dans toute la France, qui dispose d’un ensoleillement favorable par rapport à ses voisins européens. Même dans la moitié nord de notre pays ! Les Alsaciens, qui côtoient l’Allemagne et son million de foyers déjà équipés en panneaux photovoltaïques, en savent quelque chose. Le département de l’Ain dispose d’un ensoleillement intermédiaire avec des potentiels de production, en situation optimale, autour de 1000 à 1100 kWh par kWc.
Une installation optimale signifie des panneaux installés plein sud, éventuellement sud-est ou sud-ouest, avec une inclinaison du pan de toiture à 30° à 35°, et sans aucun ombrage. Les masques proviennent d’un bâtiment voisin ou d’arbres le plus souvent et peuvent réduire la production des panneaux. Donc, avant de réaliser une installation solaire, il est primordial de faire un état des lieux des potentiels ombrages pouvant affecter la toiture.
Quel est le juste prix d’une installation de 3 kWc ?
Actuellement et en moyenne, le coût d’une installation de 3 kWc, soit 20 m2 de panneaux, s'élève autour de 7 500 euros TTC**. Cette puissance est idéale pour un foyer dont la maison est exposée plein sud et sans ombre perturbatrice.
Autoconsommation ou revente ?
Les simulations de l’ALEC 01 sur le site internet de référence Photovoltaïque.info avec l’ensoleillement du territoire et les potentiels de production montrent que la production pour un usage en autoconsommation* constitue le moins bon calcul, du point de vue économique. Si un projet d’autoconsommation totale se justifie financièrement pour des bureaux, des centres commerciaux et de manière générale pour tous les établissements qui consomment essentiellement en journée, ou pour des habitations dont les matériels électriques sont sollicités en journée (assistantes maternelles, retaités, ...), ce n’est forcément pas le cas pour le résidentiel, souvent "inhabités" en journée, période où les panneaux vont produire le plus . Dans l’habitat, les pics de consommation interviennent le matin et le soir (notamment avec l'éclairage), avant ou après que les panneaux ont produit, surtout en hiver. À l’inverse, la production sera forte en été alors que les consommations seront en baisse.
Aussi, sauf à compter une augmentation du tarif d’électricité d’au moins 3 % par an, la vente totale de la production est la meilleure solution pour rentabiliser son investissement. Sur la base de l’investissement indiqué et des dépenses liées aux raccordements et à l’onduleur, et du tarif de rachat en vigueur, la vente totale permet de gagner de l’argent après 15 à 16 ans d’exploitation. À noter que le tarif d’achat évolue tous les trimestres et est consultable sur le site de la Commission de Régulation de l’Énergie.
Ce constat de l’absence totale de rentabilité et donc d’intérêt pour l’autoconsommation réside dans le coût encore trop important des batteries de stockage. Et cela même si ces dernières peuvent effectivement augmenter le taux d'autoconsommation et assurer la fourniture en cas de coupure réseau.
Une installation photovoltaïque plus puissante ?
Si la surface de toit de toit le permet, il peut être pertinent d’installer le matériel pour une puissance de 6 kWc. Cette installation coûtera près de 12 000 euros TTC**. Avec une telle puissance, l’autoconsommation concernera 10 % tout au plus de la production et la vente totale reste la solution financière la plus avantageuse. Attention toutefois, pour les installations de puissance nominale supérieure à 3 kWc, la vente de l’électricité produite est imposable au titre de l’impôt sur le revenu. Le montant total vendu doit être déclaré.
À savoir : L’obligation d’intégrer les panneaux à la toiture en lieu et place des ardoises ou des tuiles pour bénéficier d’aides financières n’est plus car les risques d’infiltrations étaient importants. Si cette installation dite en intégration totale reste pertinente pour les constructions ou les rénovations lourdes, une rénovation verra les panneaux installés en surimposition. La rémunération à la revente est la même.
La suppression du crédit d'impôts a largement réduit le nombre de professionnels peu scrupuleux. L’ALEC 01 recommande néanmoins de toujours réaliser une étude approfondie avec l’un de ses conseillers énergie et de demander des devis à plusieurs professionnels RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Contactez-nous : 04 74 45 16 46.
Cet article se concentre sur l'apect rentabilité financière d'une installation de panneaux photovoltaïques. Pour autant, une installation peut avoir d'autres motivations, complémentaires : environnementales, sociétales, ... contribuant à développer les énergies renouvelables et à produire localement l'énergie.
- Comment fonctionne un panneau solaire ?
- Le panneau solaire photovoltaïque génère de l’électricité grâce aux cellules (monocristallines ou poly-cristallines) photovoltaïques qui le composent. La lumière du soleil va créer une tension électrique entre les deux couches positives (P) et négatives (N) de la cellule. Cette énergie sera transportée vers le réseau électrique pour la revente ou vers votre tableau électrique pour votre propre consommation.
*En maison individuelle, une installation en autoconsommation permet de consommer 20 à 40 % de la production pour une puissance de 3kWc, 10 % dans le cas d’une installation de 6 kWc.
**Prix à titre indicatif , sources : https://www.quechoisir.org/enquete-electricite-photovoltaique-une-opportunite-a-saisir-n91298/